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Unité mixte de recherche
Stress Environnementaux et BIOsurveillance des milieux aquatiques
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Les espèces de poissons sauvages ou d'élevage sont soumises à des agents pathogènes infectieux et parasitaires (bactéries, virus, macro-parasites). En conséquence, les poissons développent une réponse immunitaire inflammatoire. La fonction première de cette réponse est (i) de détecter l'agent agresseur, (ii) de l'éliminer ou de l'isoler du reste de l'organisme et (iii) de permettre, le plus rapidement possible, la réparation des tissus lésés. La réaction inflammatoire permet aux leucocytes ainsi qu'aux substances produites (cytokines, complément) d'accéder rapidement au foyer infectieux pour éliminer l'agent pathogène. Si chez les endothermes, plusieurs signes comportementaux accompagnent l'inflammation systémique : douleur, fatigue, fièvre, réduction de la locomotion et de la prise de nourriture, chez les ectothermes comme les poissons, les manifestations comportementales associées à la réponse inflammatoire sont moins connues. La diversité de ces réponses moléculaires, cellulaires et comportementales relatives à l'inflammation, joue un rôle central dans le maintien de l'homéostasie des organismes. Pour lutter contre les pathogènes des espèces d'intérêt aquacole, des stratégies doubles sont mises en œuvre comme l'usage de traitements destinés à tuer les germes pathogènes et/ou l'utilisation de substances capables de stimuler les mécanismes de défenses des organismes. Pour répondre à ces usages, la recherche de substances qui soient les plus efficaces possibles et les moins nocives vis-à-vis de l'environnement est nécessaire. C'est dans ce contexte que se positionnent les recherches menées sur les composés glyco-conjugués. Ces composés présentent des propriétés à la base d'usages dans de multiples domaines, du biomédical à l'industrie. En plus de leurs activités antibactériennes, antifongiques et antivirales, ces substances sont utilisées comme élicitrices de mécanismes de défense anti-pathogènes chez les plantes et les animaux. Dans le cadre de la Structure Fédérative de Recherche Condorcet, les travaux menés dans le cadre du projet D2BIO ont permis d'étudier les effets de différentes formes moléculaires de molécules glyco-conjuguées (rhamnolipides et lipopolysaccharides) sur l'activité lytique oxydative de cellules impliquées dans la défense immunitaire innée d'un poisson, le gardon (Rutilus rutilus). Ces données expérimentales montrent une immunostimulation de l'activité immunitaire cellulaire chez ce téléostéen Ces molécules seules ou en combinaison, ouvrent donc de nouvelles pistes permettant d'améliorer la santé des poissons notamment dans un contexte aquacole. Compte tenu de leurs propriétés biologiques, ces molécules sont ainsi susceptibles de moduler le processus inflammatoire pour lequel des dérégulations de la balance pro- et anti-inflammatoire peuvent être responsables de manifestations pathologiques chez le poisson. Il est donc nécessaire de mieux cerner les modes d'action de ces composés sur les composantes pro- et anti-inflammatoire de la réponse immunitaire du poisson. Dans ce contexte, le projet MEDICOX vise durant quatre années de contrat doctoral, à étudier les modalités de la réponse inflammatoire tant au niveau infra-individuel que comportemental chez un poisson cyprinidé exposé à différentes formes moléculaires glyco-conjuguées (Rhamnolipides, LPS) d'origines microbiennes. Les expositions des poissons à ces molécules seront menées en laboratoire selon des méthodes zootechniques liées à l'aquaculture. Les effets des glyco-conjugués seront examinés seuls ou en interaction avec un des polluants chimiques majeurs des masses d'eau du Bassin de la Meuse, le paracétamol. Outre le contexte écotoxicologique qui y est associé, le paracétamol est un composé pharmaceutique utilisé comme anti-inflammatoire et anti-pyrétique chez l'Homme. Son interaction avec les activités immunomodulatrices des composés glyco-conjugués mérite donc d'être étudiée chez le poisson.