Le projet EVALL, financé par l’Agence de l’Eau Seine Normandie, se positionne dans la continuité des travaux de recherche de ces dernières années, visant à développer et éprouver l’utilisation des crevettes Palaemonidés, dans le cadre d’une approche active par encagement, en tant qu’appui à l’évaluation de la qualité des masses d’eau marines. Ce projet se propose i) d’inclure le suivi du taux d’alimentation dans la batterie de réponses biologiques suivies chez les crevettes, ii) d’optimiser les conditions d’application et d’interprétation des biomarqueurs dans le cadre de l’approche par encagement, iii) d’explorer une stratégie de suivi des niveaux d’imprégnation chimique du biote reposant sur l’utilisation de la crevette en tant que sonde biologique. Pour répondre à ces enjeux, Le premier objectif sera de développer la mesure et l’interprétation du taux d'alimentation chez la crevette Palaemon serratus, dans une perspective d’application in situ par encagement pour la surveillance des masses d’eau marines. Ce projet se propose ainsi i) de développer une méthode de suivi du taux d’alimentation adaptée à la crevette P. serratus, ii) d’évaluer la variabilité de la réponse basale, en fonction de facteurs biotiques (e.g. classe d’âge/taille) et abiotiques (e.g. température et salinité), iii) de tester la sensibilité de la réponse aux contaminants. Le second objectif de ce projet sera d’améliorer la pertinence écologique du diagnostic réalisé via la mesure du taux d’alimentation en se focalisant sur les liens entre le comportement alimentaire, les traits d’histoire de vie et la santé des populations dans une approche d’évaluation multi-échelle. Pour finir, le troisième objectif consistera dans la réalisation de campagnes d’encagements in situ de crevettes sur des stations contrastées en Normandie. Ce dernier volet, visera i) à optimiser la méthodologie d’encagement des crevettes, ii) poursuivre la bancarisation de données précédemment initiée pour les biomarqueurs déjà développés (i.e. génotoxicité et immunotoxicité ; cf. projet BIOSURVEILLANCE), iii) éprouver l’application in situ de la mesure du taux d’alimentation et iv) commencer l’acquisition de données de bioaccumulation de contaminants chez des spécimens encagés. In fine, un travail de réflexion sera conduit pour construire des référentiels d’interprétation pour les nouveau outils (i.e. taux d’alimentation et imprégnation chimique) ou raffiner les référentiels déjà existants (i.e. pour les biomarqueurs de génotoxicité et immunotoxicité).
Ce projet se positionne à la fois comme projet incrémental, permettant de poursuivre l’effort alloué ces dernières années pour l’utilisation des crevettes Palémonidés en biosurveillance, mais également comme projet innovant par le développement de la mesure d’une nouvelle réponse biologique, intégrative et écologiquement pertinente, utilisable dans le cadre d’un bioessai qui n’existe pas à l’heure actuelle pour la surveillance des masses d’eau marines