Développement de biomarqueurs d’altération du processus de mue chez la crevette Palaemon serratus

Chez les organismes à exosquelette, tels que les crustacés, la mue est un processus physiologique important conditionnant la croissance des organismes, la reproduction des adultes et la métamorphose des stades de développement précoces. Bien que d’apparence simple, le processus de mue est sous tendu par une cascade complexe de régulation faisant intervenir de nombreux acteurs moléculaires. Ces derniers peuvent être alors autant de cibles du mode d’action des contaminants présents tout au long du développement des individus. Actuellement, si de nombreux auteurs rapportent l’altération du processus de mue par l’exposition de crustacés à un contaminant d’intérêt en condition contrôlée, l’émission d’un tel diagnostic sur des populations naturelles reste difficile, principalement en raison d’un manque de méthodologie adaptée. Dans ce contexte, cette thèse se focalise sur le développement de marqueurs permettant de détecter des altérations de la mue in natura chez Palaemon serratus, espèce emblématique du littoral normand. Pour cela, deux marqueurs prometteurs ont été retenus : la chitobiase, enzyme chitinolytique assurant la dégradation de la cuticule en fin de cycle de mue, et les propriétés structurales de la cuticule, nécessaires pour assurer son rôle de barrière biologique. Ainsi, les travaux de thèse s’articulent sur trois axes principaux : i) le développement et l’optimisation de la méthodologie de mesure, ainsi que la caractérisation de la variabilité physiologique (i.e. cycle de mue) sur la réponse obtenue ii) l’évaluation des effets de contaminants modèles utilisés en conditions contrôlées sur les marqueurs retenus, puis 3) l’analyse de ces marqueurs sur des populations naturelles présentes sur différents sites du littoral normand, contrastés par leur niveau d’imprégnation chimique.

Consulter le manuscrit de thèse