Notre compréhension des processus de réponse aux stress a grandement bénéficié de l’application d’analyses omiques, notamment lors de stress sublétaux, perturbations qui sont peu évaluées par les biomarqueurs classiques de l’écotoxicologie. Cependant le lien entre les réponses moléculaires et les effets apicaux est rarement explicites, voire même démontré. Les études concernant différents niveaux moléculaires sont assez rares, bien des méthodes statistiques existent. Cependant, un verrou subsiste pour coupler plus de deux approches omiques, notamment par manque de connaissance des réponses et de leur variabilité dans les populations étudiées résultant en une entrave à l'identification des indicateurs et la priorisation des facteurs de stress et de fait constituant un frein à leur application in situ en écotoxicologie.

Le projet développe une approche intégrée, basée sur l’analyse détaillée des effets au laboratoire et in situ par des approches multi-échelles intégrant des réponses de la molécule à l’individu à concentration réaliste. Le projet mesurera la bioaccumulation et les effets de la carbamazépine à deux stades de la spermatogénèse chez Dreissena polymorpha. Plus spécifiquement, l’approche permettra de répondre aux questions suivantes: i) la bioaccumulation et l’effet d’un polluant est-il différent selon le stade de maturation (effet confondant du cycle spermatique)? ii) peut-on statistiquement et biologiquement lier les réponses omiques à différentes échelles et réponses apicales à concentration environnementale? iii) La réponse moléculaire précoce permet-elle d’anticiper les effets apicaux sur l’organisme en contexte contrôlé et in situ? iv) La réponse moléculaire est-elle comparable in situ et en conditions contrôlées simplifiées? v) Peut-on utiliser les approches omiques pour mesurer l’effet du polluant dans des conditions environnementales et ainsi l’utiliser comme signal d’alerte précoce ?

Porteur du projet, expositions et analyses.